CÉRÉMONIE
OLJ24/11/2015
e parti Kataëb a commémoré le 9e anniversaire du décès de l'ancien député et ministre Pierre Amine Gemayel, lors d'une messe célébrée samedi en l'église Mar Mikhaël, à Bickfaya. La cérémonie a eu lieu en présence, notamment, de l'ancien président de la République Amine Gemayel, du député Ghassan Moukheiber, représentant le président de la Chambre, Nabih Berry, et du ministre de la Culture, Rony Araiji, représentant le Premier ministre Tammam Salam.
Amine Gemayel a émis, à l'issue de la messe, des réserves au sujet des investigations dans le meurtre de son fils. « Nous remercions les institutions responsables de l'enquête pour leur travail mais nous regrettons de voir que, malgré tous leurs efforts, nous attendons depuis neuf ans que nos blessures soient pansées », a-t-il expliqué. « Il y a un trop-plein au niveau des services de renseignements et du système judiciaire au Liban. Nous avons donc demandé au Tribunal spécial pour le Liban (TSL) de prendre l'affaire en main mais la réponse était que ce dossier est une responsabilité libanaise. Cette situation est inacceptable et le dossier de l'enquête ne peut rester en suspens », a estimé M. Gemayel.
Pour le député et membre du bloc parlementaire du Futur, Ahmad Fatfat, interrogé par la radio Voix du Liban, le problème de l'enquête autour de l'assassinat de Pierre Gemayel « réside dans le fait que les assassins étaient des professionnels ». « Les efforts se poursuivent dans ce dossier et la nécessité de découvrir la vérité fait partie de mes préoccupations personnelles. Cet assassinat faisait partie d'un plan politique visant le Liban et les Kataëb », a-t-il dénoncé. « Pierre Gemayel était motivé et travaillait de tout cœur et c'est ce qui, malheureusement, a facilité son assassinat. Il attirait l'attention au Conseil des ministres malgré son jeune âge, grâce à sa maturité. S'il était resté en vie, beaucoup de choses auraient changé au Liban », a confié M. Fatfat. Concernant le dossier de l'élection présidentielle, il a précisé qu'il n'avait opposé de « veto à aucun des candidats à la présidence ». « Nous sommes face à un danger dû à la percée du Hezbollah sur le plan local, sous la bannière de la résistance. La solution aux problèmes dont souffre le Liban réside dans l'élection d'un président de la République », a-t-il ajouté.
Le député Nadim Gemayel, qui s'est également exprimé sur les ondes de la Voix du Liban, a témoigné à l'occasion de la commémoration du décès de Pierre Gemayel, indiquant que ce dernier « croyait en la révolution du Cèdre et au mouvement du 14 Mars ». « Nous formions une équipe solidaire et notre cause était la défense de la souveraineté du Liban et la résistance face au Hezbollah », a-t-il indiqué. « Celui qui croit en une cause sacrifie sa vie pour elle », a estimé le député Kataëb tout en appelant à « raviver la cause pour laquelle Pierre Gemayel et tous les martyrs de la révolution du Cèdre sont tombés afin de bâtir l'État fort auquel ils aspiraient ». « Quand il y a un État, il y a de l'électricité, il n'y a plus de corruption et les déchets sont collectés. La déliquescence que nous voyons aujourd'hui est due à un changement des priorités », a-t-il estimé. « Le gouvernement ne se réunit pas parce que le mouvement du 8 Mars veut affaiblir les institutions publiques et ne veut ni président, ni gouvernement, ni Parlement, ce qui a conduit à la crise des déchets entre autres. Le Hezbollah se soucie plus du président syrien Bachar el-Assad que du Liban. Nous ne pourrons pas construire notre pays si nous ne dénonçons pas l'implication du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri et des autres martyrs, ainsi que sa responsabilité dans le dossier des déchets et son implication en Syrie. Nous devons également bâtir une nation sans armes », a-t-il précisé, faisant allusion à l'arsenal militaire du parti chiite.
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